Auteur: Moi
Genre: Fic song
Disclaimer: Chanson de Cat Stevens, donc pas à moi, ni les personnages de smallville...
Shipper: Chlex pour changer
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Il était assis dans le canapé de cuir noir installé devant la cheminé crépitante. Les maigres flammes qui éclairaient la pièce ne semblaient pas assez ardentes pour réchauffer son coeur se soir là. Le regard vide, il restait innerte alors qu'un millier d'image défilait devant ses iris si claires. Le silence était tel qu'il en devenait assourdissant. Quelques bougies venaient apporter leur nostalgie à ce tableau si triste.
Que dire? qu'il s'en voulait de ne pas l'avoir dissuadé plus tôt? peut être. Il ne savait pas vraiment ce qu'il faisait là, assis devant cette cheminé si froide alors qu'elle était sûrement en train de faire ses bagages et de monter dans un taxi pour prendre l'avion qui le mènerait loin de lui. Dans un sens, peut être valait il mieux qu'elle s'éloigne de lui. Il ne pourrait jamais rien lui apporter de bon.
Il ferma les yeux et se frotta longuement les paupières. Il se leva et fit quelques pas dans l'immense pièce. A quoi servait un si grand manoir pour une personne qui resterait à jamais seule? Peut être son père avait il prévu assez de place pour les fantômes qui viendraient le hanter. Oui, il avait du prévoir cela en connaissance de cause. Il se servit un whisky qu'il vida d'un trait. Il regarda longuement le verre vide qu'il tenait à la main et le visage angélique de celle qu'il aimait appelle fillette lui revint. Un premier fantôme? un de ceux avec qui il devrait vivre? où allait il bien pouvoir le caser celui là? certainement pas dans les oubliettes. Elle valait bien mieux que ça. Il devait au moins le respect à son souvenir, un respect qu'il n'avait que trop souvent oublié d'avoir envers elle.
Il ne pouvait s'empêcher de l'imaginer dans un monde qui n'était pas fait pour elle. Il voulait encore assurer ses pas, comme une enfant que l'on gâte trop. Ce n'était pas une femme, c'était son ange, sa fillette, celle qui toujours resterait en lui et lui donnerait ce sourire enfantin qu'il n'avait que pour elle. Mais que pouvait il faire désormais? courir, ramper, s'agenouiller? rien n'effacerait les fautes qu'il avait pu commettre. Il savait qu'il l'aimait encore, mais il ne pensait pas avoir le droit d'en jouer une nouvelle fois. Elle voulait voler de ses propres ailes et il ne pensait pas avoir le droit de l'en dissuader.
Now that I've lost everything to you
Maintenant que j'ai tout perdu de toi
You say you wanna start something new
Tu dis que tu veux commencer quelque chose de nouveau
And it's breakin' my heart you're leavin'
Et ça me brise le coeur que tu partes
Baby, I'm grievin'
Bébé, j'ai de la peine
But if you want to leave, take good care
Mais si tu veux partir, fais bien attention
I hope you have a lot of nice things to wear
J'espère que tu as plein de jolie choses à mettre
But then a lot of nice things turn bad out there
Bien que beaucoup de belles choses deviennent mauvaises là-bas
Il vint s'asseoir à son bureau, alors que le manoir était toujours plongé dans le silence le plus total. Il alluma son ordinateur et ses mains tremblèrent quand il vit une photo d'elle et de lui en fond d'écran. Il se leva, claqua son ordinateur portable, s'empara du verre vide qu'il jetta dans le feu. Le verre se brisa sous le choc et les flammes prirent une ampleur qui n'eu dégal que les cris de ses sentiments. Tout dans cette ville lui rappelait celle qu'il aimait encore malgré lui. Excédé, sachant que de toute façon rien ne pourrait l'aider ce soir là, il alluma sa chaine et lança le premier CD venu.
Il attrapa une queue de billard et voulu commencer une partie. Il se figea en entendant les première notes de cette chanson. C'était la sienne, celle de sa fillette, de son ange. Se soir là, alors que la nuit était calme et noire, il aurait juré que Cat Stevens chantait à sa place et qu'il lui commandait secrètement de ne pas partir.
- Bonsoir Lex.
Il sursauta et se retourna au son d'une voix qu'il aurait reconnu entre mille. Il la vit, tenant son sac à main entre ses doigts hésitant. Elle était droite et souriante, légèrement mal à l'aise, peu sure d'elle, mais elle était tout de même là. Que pouvait il dire? était ce à lui de parler ou devait il la laisser débaler ce qu'elle avait sur le coeur avant qu'elle ne s'en aille en courant vers un nouveau monde qu'elle voulait connaître sans lui.
- Bonsoir, dit il simplement, lui laissant le loisir de continuer.
- Je ne te dérange pas j'espère?
C'était tout à fait elle. Elle avait passé sa vie à servir à des amie hypocrite et égoïste et c'était elle qui pensait déranger? Comment ne pas tomber amoureux d'une fille aussi adorable et très probablement la seule qui restait vraie et entière alors que tant d'autre se laissait corrompre par un monde trop rude.
- Bien sur que non.
Elle tenta de faire un pas vers lui mais se ravisa. Il vit qu'elle ne savait comment lui dire qu'elle partait. Comment le savait il? il avait vérifié ses comptes et avait remarqué qu'elle s'était offert un allé simple pour la France. Certes ce n'était pas très honnête, mais au moins il avait eu le temps de se faire à la nouvelle et de ce fait ne se montrerais pas à découvert quand elle le lui anoncerait. Il s'en serait douté de toute façon. Il avait toujours su que Smallville étouffait son ange, qu'elle rêvait d'aventure et de passion. Que vivre ici? entouré de verdure et d'animaux de la ferme qu'on ne trouve qu'en miniature dans les grandes villes de ses rêves.
- Je sais que tu va me dire que c'est un peu précipité, mais j'ai décidé de partir.
- De partir? demanda il en feignant l'étonnement.
- J'ai toujours rêvé d'aller vivre à Paris, et comme tu dois le savoir papa a eu une prime et il m'a offert un allé simple.
Il ne put s'empêcher de sourire tout en baissant les yeux vers le verre qu'il se remplissait de nouveau. Pourquoi mentir sur de telle futilité? Elle ne voulait pas avouer qu'elle s'y préparait depuis longtemps? elle voulait lui faire croire que l'occasion s'était présenté à elle comme par magie alors qu'il avait parfaitement compris qu'elle faisait des économies depuis longtemps pour cela. Il était loin d'être dupe, mais respectait ce mensonge qu'elle avait l'air de s'être donné du mal à inventer.
Oh, baby, baby, it's a wild world
Oh, Bébé, Bébé, c'est un monde sauvage
It's hard to get by just upon a smile
C'est dur de s'en sortir seulement avec un sourire
Oh, baby, baby, it's a wild world
Oh, Bébé, Bébé, c'est un monde sauvage
I'll always remember you like a child, girl
Je me rappellerai toujours de toi comme une enfant, fillette
- Pourquoi tu ne dis rien? demanda elle inquiète.
Que devait il lui dire? ce qu'il avait sur le coeur ou ce qu'elle voulait entendre? Qu'il ne voulait pas qu'elle parte ou que se serait bien pour elle qu'elle connaisse d'autres horizons? Il se contenta de la fixer quelques secondes, s'innondant de ses yeux, d'impreignant de l'or de ses cheveux et de la finesse de ses traits. Il s'avança et hésita un long moment avant d'effleurer sa joue du bout de ses doigts. Il la sentit respirer plus fort et su qu'il n'aurait pas du franchir les limites qu'il s'était imposé quand ils avaient rompu, ou du moins s'il pouvait vraiment appeller cela rompre.
- Si tu te demande ce que tu dois me dire, je préfère la version franche, dit elle les lèvre tremblantes.
Il sourit et reprit ses distances. Il but une gorgée et fit quelques pas avant de se décider enfin:
- Je pense que tu ne sais pas où tu met les pieds. Je sais que tu es une battante, mais tu va découvrir un monde cruel et sauvage fillette, bien loin de ce que tu espère.
- Tu ne me crois pas assez forte pour l'affronter?
- Je te crois trop pure pour en revenir intacte.
Cette fois ci ce fut elle qui baissa les yeux, tentant de cacher ses joues rougissante. Elle passa ensuite nerveusement une main dans ses cheveux et reprit ce faux sourire qu'elle tentait de coller à son visage de façon à ne plus avoir d'effort à faire pour paraître a l'aise.
- Tu n'as pas à t'en faire pour moi, reprit elle avec un peu plus d'assurance. J'ai vécu dix sept ans sans toi, je pense pouvoir en faire autant tu ne crois pas?
- Tu as vécu à Smallville Chloé. Je ne veux en aucun cas te dissuader car même si je ne veux pas l'avouer je sais que tu sera bien mieux loin de cette ville et de cette ambiance, mais je veux que tu fasses attention à toi et aux gens que tu trouvera là bas.
- On dirait que tu parle de l'enfer, rit elle amèrement.
- Ne sais tu pas que l'enfer c'est les autres?
- Et toi tu ne trouves pas qu'il est un peu tard pour citer Camus?
Ils se faisaient face et la conversation venait de couper court sur le ton plutôt dur de Chloé. Ils ne savaient plus quoi dire et Lex restait sans mot devant cette jeune fille qu'il voulait une fois de plus enserrer de ses bras protecteur. Alors qu'ils ne disaient plus aucun mots, Chloé se rendit compte qu'il y avait de la musique et les paroles vinrent la percuter de plein fouet. Pourquoi écouter cette chanson si tard? Elle n'avait jamais vraiment saisit la porté de ces paroles et ce fut se soir là que sa chanson préféré prenait sens et forme devant elle. La chantait il pour elle? au nom de Lex? Elle était la fillette perdue qui rêvait d'évasion et lui son protecteur. Elle posa sa main sur sa poitrine, tentant de ralentir son coeur et Lex comprit qu'enfin elle entendait les mot résonner.
- Je voulais juste te dire au revoir Lex, reprit elle troublée. Je ne voulais pas que le ton monte.
- Moi non plus.
Elle s'approcha de lui et le prit dans ses bras. Il se surprit à fermer les yeux et à rêver dans les brumes de son parfum. Il passa une main dans ses cheveux et la serra plus fort contre lui. Il l'entendit renifler timidement tout contre lui et devina une larme couler le long de sa joue. Elle serra elle aussi plus fort et, alors qu'ils se coupaient mutuellement la respiration, ils surent que jamais leur histoire n'avait prit fin. Malgré eux, ils finirent par se détacher et leur visage se figèrent à quelque centimètres l'un de l'autre. Lex tenta de garder son sang froid et eu toute les peine du monde à ne pas se jetter sur ses lèvres. Tremblant de désir, il prit son visage entre ses mains et déposa un léger baiser sur son front. Elle apprécia ces dernières secondes complices et se détacha de lui pour tourner les talons vers la sortie. Elle ouvrit la porte et il l'appella une dernière fois:
- Fillette.
Elle se retourna et mémorisa ce visage qu'elle verrait ensuite dans plusieurs journaux à scandalé déformer par de vils mensonges.
- N'oublies pas. C'est un monde sauvage.
Elle entendit également les notes de la chanson et lui sourit, malgré l'envie de pleurer qui l'assaillait. Elle referma les portes derrière elle et il mit ses mains dans ses poches. Il venait de la voir partir et il n'avait rien tenté. Pour son bien? en était il sur ou tout simplement parce qu'il avait peur? Tout ce qu'il savait c'était que désormais, cette question lui troterait dans la tête et que le fantôme de sa fillette hanterait les murs de son manoir de solitude.
You know I've seen a lot of what the world can do
Tu sais j'ai vu beaucoup de ce que ce monde peut faire
And it's breakin' my heart in two
Et cela à brisé mon coeur en deux
Because I never wanna see you a sad girl
Parce que je ne voudrais jamais te voir triste, fillette
Don't be a bad girl
Ne sois pas une mauvaise fille
But if you want to leave, take good care
Mais si tu veux partir, fais bien attention
I hope you make a lot of nice friends out there
J'espère que tu te fera beaucoup de bons amis là-bas
But just remember there's a lot of bad and beware
Mais rappelle toi juste qu'il y a beaucoup de mauvais et prend garde
Les heures défilaient et se ressemblaient affreusement. Il n'avait pas dormit de la nuit et son visage demeurait tel un voile devant ses yeux. La conversation qu'ils avaient eu restait gravé en lui et il n'arrivait pas à se détacher de la dernière seconde ou il l'avait vu. Peut être le fait qu'il savait qu'il ne la reverrait pas. Il se leva de son canapé pour la énième fois et alluma son ordinateur. Il tomba de nouveau sur ce fond d'écran ou tout deux sourait comme deux gosses. Comment avait elle pu faire de lui un de ces amoureux enjoué et heureux durant l'espace de quelques semaines? il en venait à se demander si c'était vraiment de l'amour et la seule réponse qu'il trouvait à cette question était un grand OUI majuscule. Il en vint à se demander pourquoi ils ne pouvaient pas être ensemble? pourquoi ne la laisserait il pas vivre sa vie? s'il sortait du cadre de Smallville tout serait différent. Il ne serait plus le même il le savait. Et puis après tout, un Luthor change d'avis comme de chemise. Il regarda une dernière fois la photo et tout devint plus clair. Pourquoi n'y avait il pas pensé avant? il était évident qu'il l'aimait tout comme elle était fou de lui et ce depuis le premier jour. Il s'empara de son manteau et sortit en courant du manoir.
Il sonna plusieurs fois chez les Sullivan mais aucune réponse. Il fit crisser ses pneus devant le Talon en se garant et entra en trombe dans le petit café d'ordinaire si paisible. Il couru vers Clark:
- Où est Chloé?
- Oui je vais bien et toi? répondit Clark sans lever les yeux de son journal, tout en buvant une gorgé de café.
- Clark je ne plaisante pas, où est elle.
- Lex, si tu ne sais pas où elle est, c'est qu'elle ne veut pas que tu le saches, point final à cette discution.
Lex fut déconcerté. Depuis quand Clark Kent lui tournait le dos, et depuis quand avait il de la répartie? Il pensa alors qu'il avait du faire plus de mal à Chloé qu'il n'avait pensé et ce fut une raison de plus pour la retrouver en vitesse.
- Clark, tu dois me dire où elle est, je dois la voir c'est urgent.
- Je pense que tu n'es pas sans savoir qu'elle s'est envolé pour Paris, lui dit il posant enfin son journal. Elle avait un bon nombre de raison de partir avant que tu ne te décide à la rattraper.
- Qu'est ce que tu dis? demanda il sans trop comprendre.
- Tu es le seul qui pouvait la faire changer d'avis et je pense qu'elle est venue chez toi hier soir pour ça, tu n'as pas compris le message, fin de l'histoire. Elle était trop déçu alors elle a prit le premier avion ce matin.
- Mais j'ai essayé de l'en dissuader.
- A croire que tu n'as pas utilisé les bon mots.
Il se rendit compte qu'il ne pouvait plus rien faire. Ce n'était pas lui, il avait pour habitude de se rendre compte des choses bien avant qu'elles n'arrivent. Pourquoi n'avait il pas réagit avant cette fois ci?