A Cause De Toi de Pretender/SV/PG-13/ChLex/Songfic

A Cause De Toi


Auteur : Pretender (moultipass1@hotmail.com)

GENRE : songfic (végastar, gde découverte du moment pr moi lol)

RESUME : “Honey, when I’m good I’m good…..but when I’m bad, I’m better” (dsl, citation adorée ds une fic en anglais, et ai trouvé que ça résumait bien l’esprit)

NOTE DE L’AUTEUR : I’M BAAAAAAAAAAAAAAACK !!! J Et pour ceux qui se demandent: OUI, mes suites vont arriver un jour ou l’autre, en attendant, ça va pt-ê vous faire patienter un peu !



Bien qu’elle ait brûlé le papier trois jours plus tôt, juste après l’avoir reçu, les mots dansaient encore devant ses yeux. Elle s’était jurée de ne pas leur céder, et pourtant… pourtant… qui que ce soit qui les lui ait envoyés, il la connaissait bien. Sans doute trop bien. Parce qu’elle était là. Devant cette porte qu’elle avait une trouille bleue d’ouvrir. Elle tendit la main, s’arrêta, hésitante. Promis. Elle avait promis. Mais combien de serments avait-il brisé ? Combien de mensonges avait-il prononcés en la regardant dans les yeux ? Combien de fois lui avait-il offert cette expression ouverte et honnête alors qu’elle n’était qu’une façade ? Elle sentit sa lèvre inférieure se mettre à trembler sous l’effet de la colère et du sentiment de trahison mais elle la mordit, refusant de s’abandonner une fois de plus à cette tristesse douloureuse. Elle avait déjà donné, et avait pu constater que ce n’était qu’une faiblesse qui la blesserait encore et encore, jusqu’à ce qu’elle décide enfin de la contrôler au lieu de la laisser s’insinuer en elle. Elle l’avait décidé aujourd’hui. Après un nouveau mensonge. Sur cette résolution, elle autorisa ses doigts à franchir les quelques centimètres qui les séparaient encore de la poignée, et tourna. Elle tira la porte à elle et la laissa claquer. Quelques marches s’offrirent alors à elle. Elle les parcourut, sentant les battements de son cœur taper sourdement contre sa poitrine. Quand enfin elle arriva au fond de la pièce et découvrit ce qu’elle avait espéré ne pas découvrir, le sanglot qu’elle retenait depuis des semaines, des mois – qui essayait-elle de duper ? – des années, lui échappa. Elle porta la main à sa bouche et sortit en courant rejoindre sa voiture. Une fois assise dans le siège conducteur, elle posa les mains sur le volant, honteuse d’avoir fui, mais fière de ne pas avoir cédé à la douleur autant qu’elle l’aurait pu. Et là, au milieu de nulle part, seule avec ses pensées, après avoir reçu la preuve de la plus grande trahison de sa vie, Chloé Sullivan se transforma.


J’ai pris du recul, mais mon âme a subi tant d’outrages
Que tout s’accumule.
Toutes mes douleurs ont ton visage.
Tu as 100 fois replanté ta lame,
Si bien que maintenant du sang accompagne mes larmes.
J’ai perdu l’art de faire semblant.


Une semaine après la découverte qui avait changé sa vision du monde, Chloé referma l’enveloppe avec un petit sourire satisfait. Elle supposait qu’elle aurait probablement dû se sentir coupable, ou au moins être traversée par un vague remords, mais elle était simplement… contente. Et enfin apaisée. Elle observa un instant la lourde enveloppe format A4 qu’elle tenait à la main, non pas parce qu’elle s’interrogeait sur la décision qu’elle avait prise huit jours plus tôt, mais pour la satisfaction du travail accompli. Jetant un coup d’œil à l’horloge accrochée au mur de la cuisine, elle décida qu’elle avait le temps de passer la poster avant le prochain ramassage et se dépêcha d’enfiler une veste et de quitter la maison. Il lui avait fallu presque une semaine pour rassembler tous les documents nécessaires, mais ce travail acharné n’avait pas été vain, comme elle l’avait craint les quelques premiers jours. Vérifiant une dernière fois l’adresse, s’assurant principalement que son écriture n’était pas reconnaissable, elle balança le dossier dans la boîte jaune et s’éloigna rapidement après avoir parcourut la rue du regard à la recherche de quelqu’un qui aurait remarqué sa présence. Un sourire s’étira de nouveau sur ses lèvres, presque carnassier, et elle poussa un profond soupir de bonheur. Finalement, tout ceux qui prétendaient qu’il était plus facile et plus payant d’être du côté obscur avaient raison : elle avait dépensé beaucoup moins d’énergie à se montrer cruelle qu’en essayant d’être une alliée.


A cause de toi,
Mon cœur bat à l’envers,
Au rythme de ma haine.
Alors cache-toi,
J’pourrais bien devenir cruelle
Pour apaiser mes peines.


C’est avec une certaine surprise, un plaisir dissimulé et un sourire qu’elle eut du mal à étouffer qu’elle parcourut le titre de la presse locale dans un kiosque deux jours plus tard. Elle n’avait pas cru que ça serait sa première décision, en fait elle avait pensé le faire elle-même mais s’était dit qu’il ferait probablement meilleur usage de ces preuves qu’elle ne pourrait le faire, mais puisqu’il en avait décidé ainsi… Chloé acheta le journal avec un sourire éclatant au vieux vendeur qu’elle connaissait depuis son enfance et grimpa dans sa voiture avec une destination bien précise en tête. Une fois arrivée, elle ne prit pas la peine de frapper à la porte, sachant qu’on l’attendait probablement, bien que sa visite n’ait pas été prévue encore une demi heure plus tôt. Elle se dirigea directement vers la pièce où elle savait qu’on devait l’attendre. Le maître des lieux l’accueillit d’un demi-sourire en lui tendant un café qu’elle prit avec reconnaissance.

_Chloé… je dirais bien que c’est une surprise, mais nous savons tous les deux que ça serait un mensonge.

Elle acquiesça après avoir pris une gorgée du liquide brûlant.

_Et nous avons tous les deux connu trop de mensonges récemment.

_Exactement.

Ils restèrent silencieux quelques secondes, puis il s’approcha d’elle, posa les mains sur ses épaules et plongea ses yeux dans les siens, à la recherche d’une réponse avant même d’avoir posé la question. Elle soutint son regard avec un petit sourire, attendant. Enfin, il prononça :

_Comment as-tu eu ces infos, Chloé ?

Son sourire s’élargit.

_Lex, depuis le temps, tu devrais savoir qu’un reporter ne dévoile jamais ses sources.

Il secoua la tête, mi agacé, mi amusé par sa réponse, et laissa ses mains glisser le long de ses bras en les ramenant à ses côtés. Le léger frisson habituel la parcourut mais elle n’y prêta aucune attention, occupée qu’elle l’était à savourer sa victoire.

_Pourquoi m’avoir envoyé ce dossier ?

Elle haussa les épaules.

_Je me suis dit que tu en ferais bon usage.

Il hocha la tête, acceptant sa réponse bien qu’elle ne soit pas suffisamment précise à son goût : elle avait répondu à côté et elle le savait probablement. Il ne voulait pas savoir pourquoi lui, mais pourquoi elle avait pris la décision de ne pas garder ce qu’elle savait pour elle. Ca ne correspondait pas à l’image qu’il avait d’elle. Se demandant jusqu’où elle était prête à aller, il décida de la tester. Il se dirigea vers le bar pour se servir un verre de scotch, prenant tout son temps, sachant qu’elle s’impatienterait et que cela lui donnerait l’avantage. Ils avaient beau être alliés, la lutte pour le pouvoir avait toujours été centrale dans leur relation. Question de domination, supposait-il. Il lui arrivait parfois de se demander qui parviendrait à prendre le dessus quand ils feraient l’amour.

_Crache le morceau, Lex.

Il cacha un sourire derrière son verre. Elle avait craqué plus vite qu’il ne l’aurait cru.

_Je me disais… que je connais quelqu’un qui ferait un encore meilleur usage de ces informations.

_Ton père.


J’ai beau panser mes blessures, tenter de faire abstraction du pire,
Mon dégoût perdure.
Mes plaies ressemblent à ton sourire.
Tu as 100 fois rallumé la flamme,
Si bien que maintenant le feu a consumé mon âme.
J’ai perdu l’art de faire semblant.


Il acquiesça. Elle prit quelques pas dans sa direction.

_J’y avais pensé.

Il masqua parfaitement sa surprise. Pas un mouvement sur son visage, pas un éclair de stupéfaction dans son regard. Pas même une tension dans ses épaules. Pourtant Chloé sentit l’étonnement qui émanait de lui. Uniquement parce qu’elle savait qu’il allait le ressentir au moment où elle avait prononcé sa réponse. Lionel Luthor était un homme dangereux, qu’elle avait toujours détesté. Il devait sembler impensable aux yeux de son fils qu’elle puisse envisager de lui fournir des infos qu’il aurait tué pour obtenir. Lex haussa un sourcil pour demander :

_Pourquoi ne pas l’avoir fait ?

Il devait être persuadé que c’était pour ne pas faire trop de dégâts. Elle sourit et dit comme une évidence :

_Pour que tu aies le dessus, bien sûr. Si je lui avais envoyé le même dossier qu’à toi, vous auriez été une fois de plus opposés, et tu n’aurais pas eu l’avantage. Tandis que là… là, tu as les moyens de négocier.

Il fronça les sourcils en avalant une nouvelle gorgée. Il la laissa réchauffer sa gorge avant de reprendre la parole.

_Développe.

Elle fouilla dans son sac à main, à la recherche de l’enveloppe qu’elle y avait glissée une semaine plus tôt, dans l’attente de cette confrontation. Elle la lui tendit, mais la retira lorsqu’il fit un mouvement pour s’en saisir.

_C’est un détail que je n’ai pas jugé bon de joindre au dossier… jusqu’à aujourd’hui.

Cette fois, elle le laissa attraper l’enveloppe. Il posa son verre pour l’ouvrir et en sortir l’unique document qui s’y trouvait. En détaillant la photo, il ne put empêcher ses yeux de s’agrandir légèrement. Il posa sur elle un regard à la fois incrédule et interrogateur et elle hocha la tête avec un sourire machiavélique.


A cause de toi,
Mon cœur bat à l’envers,
Au rythme de ma haine.
Alors cache-toi,
J’pourrais bien devenir cruelle
Pour apaiser mes peines.
Pour apaiser mes peines.


Les muscles étaient tendus, les yeux fermés, les veines protubérantes, les poignets et les chevilles attachés, l’expression désespérée. Chloé s’avança vers le bain de météorites sans ressentir le moindre regret à l’idée que c’était à cause d’elle qu’il était dans cette position.

_Le vert te va au teint.

Les paupières se soulevèrent d’un mouvement lent et un éclair de compréhension et de douleur passa dans les yeux bleus.

_Ch… Chloé ? Qu’est-ce que… Tu…

Elle secoua la tête d’un mouvement réprobateur.

_Tu vois, Clark, c’est ça ton problème : tu n’as jamais été capable de t’exprimer clairement.

Il déglutit difficilement et sembla chercher sa respiration. Ces quelques heures passées dans le liquide verdâtre avaient décidément fait des miracles. Enfin, il parvint à articuler d’une voix affaiblie :

_Pourquoi ?

_Tu le demandes ?

_C’est Lex qui t’a…

Son éclat de rire interrompit la supposition avant même qu’elle ne soit complètement formulée. Elle s’approcha, posa les mains sur le rebord de verre et se pencha vers lui.

_C’est toi. Seulement toi. Tu n’as jamais entendu dire qu’à force de se méfier des gens, on risquait de perdre leur confiance ? Toute cette histoire selon laquelle les personnes finissent par se transformer en ce qu’on pense d’elles n’est pas que de la philosophie de comptoir, tu sais. Tu as toujours pensé que je te trahirais un jour, alors…

_Ce n’est… pas vrai !

Elle secoua la tête avec un sourire.

_Alors pourquoi m’avoir caché la vérité ? Tu vas devoir te faire à cette idée, Clark : ce qui t’arrive est de ta faute, et uniquement de la tienne.

_Et les… Luthor ? Et toi ?

Elle fit mine de réfléchir une seconde puis acquiesça, lui accordant ce point.

_D’accord. On a peut-être eu un certain rôle dans tout ça. J’avoue.

_Quand es-tu devenue… si froide ?

Elle laissa échapper un rire.

_Quand j’ai reçu la photo d’un vaisseau spatial au dos de laquelle était inscrit une question. « Avez-vous déjà visité le cellier des Kent ? » C’était il y a quinze jours.

Une lueur de surprise traversa le regard éteint.

_Qui… ?

Elle haussa les épaules.

_Je soupçonne Nixon.

_Il est… mort.

_J’ai entendu dire qu’il avait survécu.

_Pourquoi… seulement maintenant ?

_Il m’a fallu un petit moment pour rassembler les infos nécessaires et les envoyer à Lex, et ça nous a pris encore une semaine pour trouver comment mêler Lionel à l’histoire sans risquer de perdre la main. Il a de bien meilleurs moyens que son fils, simplement parce qu’il y a encore une semaine, Lex n’était pas aussi mauvais que lui… Tiens ! Une semaine… ça correspond au moment où il a appris ce que tu étais. Tu ne trouves pas la coïncidence étrange ?

En entendant le bruit de la porte, Clark tenta de tourner la tête, mais n’en eut pas la force. Il dut attendre que les deux hommes entrent dans son champ de vision pour savoir de qui il s’agissait. Il vit Lex s’approcher de Chloé, déposer un rapide baiser sur ses lèvres et venir se placer derrière elle pour l’entourer de ses bras. Elle se laissa aller dans son étreinte après avoir adressé un hochement de tête à Lionel Luthor.

_Vous avez eu une semaine difficile, Kent, avec tous ces journalistes qui voulaient en savoir plus après que mon fils ait envoyé ce dossier à la presse. Vous devriez vous reposer.

_Salaud.

Lionel éclata d’un rire froid et balaya l’insulte d’un geste.

_Vous ne pouvez pas savoir à quel point j’ai été ravi quand mon fils et sa nouvelle conquête ont débarqué dans mon bureau pour me proposer une alliance contre vous.

Il se pencha vers Clark pour chuchoter juste devant son visage :

_Félicitations Monsieur Kent. En quelques jours, vous avez fait de Lex ce que j’ai toujours voulu en faire sans jamais y parvenir tout à fait.

A cause de toi,
Mon cœur bat à l’envers,
Au rythme de ma haine.
Alors cache-toi,
J’pourrais bien devenir cruelle
Pour apaiser mes peines.


Un gémissement monta de la gorge fatiguée de l’extraterrestre. C’est d’une voix à peine audible qu’il parvint à prononcer :

_Chloé… aide-moi.

Celle-ci leva les yeux au ciel.

_Si prompt à jouer le héros quand il sait qu’il ne risque rien… et si faible dès qu’il faut vraiment lutter. Pathétique.

Les paupières de Clark s’abaissèrent lentement et il sembla plonger dans un profond sommeil après avoir tenté une dernière protestation. Chloé et les deux Luthor échangèrent des regards amusés.

_Vous croyez qu’il est mort ?

Ce fut Lex qui répondit à la question de la journaliste :

_J’espère bien que non, avec le prix de ce labo, ça serait un crime de ne pas avoir l’occasion de se servir de tous ces instruments de test.

Sur ce, il s’éloigna de Chloé pour aller poser deux doigts sur le cou de Clark.

_C’est bon, il est vivant. Mais je pense qu’on devrait diminuer la dose de météorites.

Lionel hocha la tête.

_Je vais en parler au Docteur Grims.

_Vous l’appelez aussi comme ça dans le feu de l’action ?

Lionel eut un demi sourire à la remarque ironique de la petite blonde alors que Lex ajoutait :

_Dans ce cas particulier, Angela me semble en effet plus approprié.

Lionel s’éloigna en secouant la tête.

_Je refuse d’écouter mon fils et sa petite amie ayant une conversation concernant ma vie sexuelle.


A cause de toi,
Mon cœur bat à l’envers,
Au rythme de ma haine.
Alors cache-toi,
J’pourrais bien devenir cruelle
Pour apaiser mes peines.


Quand son père eut quitté la pièce, Lex jeta un dernier regard à Clark avant de se tourner vers Chloé.

_Sans toi, ça n’aurait pas été possible.

Elle sourit.

_Je crois que je n’oublierai jamais la tête que tu as faite quand je t’ai montré cette photo de Clark presque agonisant à côté d’une météorite et que tu as compris que ça te donnait un moyen de négocier avec ton père.

_Hey, c’était la première fois que j’avais un élément de plus que lui, je ne pouvais pas laisser passer cette opportunité.

Chloé fronça soudain les sourcils alors qu’une idée lui traversait l’esprit.

_Tu as vraiment confiance en cet accord que vous avez passé ?

Le milliardaire haussa les épaules.

_S’il le brise, je dévoile toute l’histoire au public, ce qui lui fera bien plus de mal qu’à moi. Je crois que c’est ce que j’ai connu de plus équilibré avec mon père jusqu’à aujourd’hui.

La jeune femme sourit.

_Ce qui en dit beaucoup sur votre relation.

Il hocha la tête avant de se rapprocher d’elle d’un pas de prédateur.

_Et qu’est-ce que tu pourrais dire sur la nôtre ?

En voyant le regard qu’il posait sur elle, elle sut ce qui l’attendait.

_Quoi, tu veux être au-dessus cette fois ?

Il posa les mains sur ses hanches pour la plaquer contre lui.

_Ca me paraît être une excellente idée. Qu’est-ce que tu en penses ?

_Hm… On verra si tu m’attrapes !

Profitant de sa surprise, elle se dégagea et courut pour quitter la pièce sans un regard envers son ancien ami qui gisait inconscient dans un bain vert. Lex secoua la tête avec amusement et se lança à sa poursuite.


FIN